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Rig move : mobilisés pour la performance

L’exploitation d’un champ pétrolier implique le déplacement de plates-formes ou de jackup, appelé rig move. Ces opérations complexes nécessitent expérience et coordination de tous les acteurs. Explication de Pål-André Maløy, superintendant constructions neuves et ancien commandant d’AHTS (Anchor Handling Tugs Supply) chez Bourbon Offshore Norway.

" En règle générale, cette opération mobilise entre 3 et 4 navires, chargés de tirer les ancres de la plate-forme pour la positionner. La plupart du temps, il y a 8 ancres - parfois 10 ou 12 - de 6 à 20 tonnes chacune ", explique Pål-André.
Une autre technique, de plus en plus répandue, consiste à réaliser une opération préalable, appelée pre-lay. " Il s’agit de déployer les ancres et les amarres en amont, sur les lieux du nouveau positionnement, pour gagner en temps et en précision ".

Tout commence par une réunion de sécurité

Avant chaque rig move, les parties prenantes se réunissent : commandants des navires AHTS, tow masters, personnel de plate-forme… " Objectif : passer en revue la procédure et les mesures de sécurité à mettre en œuvre ", précise Pål-André. Une Job Safety Analysis (JSA, Analyse des risques) est ensuite réalisée, ainsi que des calculs de stabilité, prenant en compte la force maximale pouvant être appliquée aux navires lors du rig move.

" Un rig move n’est pas une opération anodine. Il nécessite une grande coordination entre tous les acteurs et une stricte application des mesures de sécurité. "
Pål-André MaløySuperintendant constructions neuves chez Bourbon Offshore Norway

Place à l'action

Le client ayant communiqué le plan d’ancrage et la route à suivre jusqu’à la nouvelle position, l’opération peut à présent démarrer. Julien le Querrer, second capitaine à bord de l’AHTS Bourbon Thalie, raconte : " La première intervention de désancrage se fait sur 2 paires d’ancres opposées, par deux navires, simultanément. En eaux peu profondes, les AHTS récupèrent tout d’abord les bouées reliées aux ancres, via un lasso. La bouée est amenée sur le pont du navire et son câble connecté au treuil. On peut alors desensouiller l’ancre, c’est à dire l’extraire du fond, et l’amener sur le pont de l’AHTS. En offshore profond, on utilise un chaser, un anneau coulissant le long du câble relié à l’ancre. Pour les rigmove en eaux très profondes, on peut faire appel à un ROV pour mener à bien l’opération."

Une fois cette opération effectuée, le navire s’approche du rig pour que celui-ci récupère chacune des ancres par ses grues. Lorsque les dernières ancres sont relevées, en amont du courant, le navire leader maintient la plate-forme en position.

Débute alors la phase de remorquage jusqu’au nouvel emplacement.

" Les 2 AHTS ajustent leur position en fonction des indications du rig mover, qui est la personne en charge du positionnement final de la structure " poursuit Julien Le Querrer. " La grue de la plate-forme dépose l’ancre sur le pont du navire avant que celui-ci ne s’éloigne. L’équipe pont connecte alors l’ancre au treuil du navire. On entre alors dans la phase d’ancrage de la structure. " 

La durée habituelle d’un rig move varie entre 3 et 5 jours, sur des distances très variables. " Lorsque j’étais chief officer, j’ai déplacé une rig du large de l’Écosse jusqu’en Angola ! ", témoigne Pål-André Maløy.

Paroles d'expert

L’expérience des équipes joue un grand rôle dans la réussite de ces opérations. " Un rig move n’est pas une opération anodine. Il nécessite une grande coordination entre tous les acteurs et une stricte application des mesures de sécurité " conclut Pål-André.

 

Focus sur une opération

Entre le 12 et le 15 novembre 2014, les AHTS Bourbon Themis, Bourbon Thétis et Bourbon Liberty 224 ont effectué le remorquage du jackup Paragon M826, sur le champ Massongo (nord du Cameroun) pour le compte de Pérenco. Un rig move réalisé sur près de 116 miles nautiques.

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