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Une performance technique et humaine

Du 23 au 26 mai dernier, à Pors Arlan au sud de l’île d’Ouessant1, les équipes de BOURBON, à bord de l’Argonaute, effectuaient la pose d’un câble sous-marin de 2 km de long, préalable au raccordement de la première hydrolienne au réseau électrique national. A la passerelle du navire, les commandants Jean-Luc Kerloch et Vincent Lodeho. Ce dernier, capitaine référent, nous raconte l’opération vue de l’intérieur.

OFFshore : quels étaient les enjeux de cette opération ?
Vincent LODEHO : le groupe a aujourd’hui une expertise largement reconnue dans le monde de l’offshore pétrolier. L’implantation d’une éolienne au large du Portugal nous a montré que nous pouvions nous positionner avec succès dans le secteur des Energies Maritimes Renouvelables (EMR). Notre participation au projet de Sabella en apporte une preuve supplémentaire.

OFFshore : c’était la 1ère opération de ce type pour BOURBON, et donc pour vous. Comment l’avez-vous vécue ?
V.L. : même si c’était une première, effectivement, elle avait tout de même de forts liens avec ce que nous faisons habituellement à l’offshore pétrolier, notamment en termes de sécurité. Les procédures étaient assez similaires et l’opération ne pouvait démarrer qu’une fois toutes les conditions de sécurité réunies, pour les hommes comme pour le matériel.

OFFshore : peut-on comparer le remorquage de l’éolienne au Portugal et la pose de ce câble pour une hydrolienne ?
V.L : ce sont deux technologies liées aux EMR mais sur le plan opérationnel, ce fut très différent. Pour l’éolien, nous devions faire face à des longueurs de chaine et à des tensions assez importantes alors que sur Ouessant, nous avons dû prendre des précautions extrêmes pour le maniement du câble qui était facilement endommageable et devait être positionné au fond de l’eau. Au final, un travail très fin et précis dans un environnement plutôt agressif.

OFFshore : pourquoi l’environnement rendait-il l’opération difficile ?
V.L. : nous avions une fenêtre météo très courte, et devions aussi tenir compte du coefficient de marée et du courant, particulièrement fort dans cette zone - de 5 à 10 nœuds, ce qui est considérable. Le câble étant tiré depuis la rive par des tracteurs, le navire devait donc être très près de la côte mais aussi, dans le même temps, monitorer la tension du câble et son positionnement.

OFFshore : quel fut pour vous le moment clé de l’opération ?
V.L. : sans hésitation le positionnement du câble au fond, dans un laps de temps très court. Nous devions nous tenir prêts dans un créneau d’1h15 maximum, ce qui laisse peu de place à l’erreur et demande donc une grande préparation en amont. Le challenge était là : avoir les hommes prêts, le matériel opérationnel et, une fois le « Go » donné, aller jusqu’au bout de l’opération. En cas de problème, il ne nous était pas possible d’interrompre la pose du câble pour la reprendre ultérieurement. Les conditions météorologiques ne l’auraient pas permis.

OFFshore : comment s’est déroulée la préparation ?
V.L. : pendant plusieurs mois, nos équipes, les ingénieurs à terre mais aussi l’équipage du navire, ont étudié la faisabilité de l’opération, en collaboration étroite avec Sabella, qui était très attentif à notre expertise et à nos remarques. Notre client a pu bénéficier de notre expérience à l’offshore, notamment en termes de procédures de sécurité. Aujourd’hui, si c’était à refaire, en tenant compte de l’expérience de cette toute première opération, nous procèderions sans doute à quelques réajustements mineurs, ce qui démontre la qualité du travail réalisé en amont par nos ingénieurs.

OFFshore : les raisons du succès ?
V.L. : BOURBON a montré par son implication massive en moyens humains et matériels qu’il se donnait les moyens de ses ambitions, et le client y a été sensible. L’équipage habituel du navire est normalement constitué d’une dizaine de marins. Pour cette opération, en comptabilisant l’équipage et le client, nous étions une trentaine à bord ! Nos ingénieurs se sont rendus sur place pour superviser l’opération, certains postes à bord du navire ont été doublés - il y avait ainsi 2 commandants, 2 maitres d’équipages, 2 graisseurs, etc. Et le navire Argonaute a aussi parfaitement répondu aux attentes. Avec son positionnement dynamique, sa capacité d’emport en personnel très importante, ses 2 grues et son pont de plus de 400 m2, c’est un AHTS d’une grande flexibilité que nous avons pu configurer comme nous le souhaitions pour mener à bien cette mission.

 

1L’opération se déroulait dans le Fromveur, à l’Est de l’île d’Ouessant (Bretagne, Ouest de la France), plus précisément dans l’anse d’Arland.

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Projet de l’hydrolienne SABELLA D10 - Mise en place des bouées

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Projet de l’hydrolienne SABELLA D10 - Mise en place des bouées

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Projet de l’hydrolienne SABELLA D10 - Lestage du câble

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Projet de l’hydrolienne SABELLA D10 - Câble en flottaison

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Projet de l’hydrolienne SABELLA D10 - Fin de l'opération

Communiqué de presse
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Hydrolienne Sabella D10