« Être une femme permet de voir les choses différemment »

En début d'année, BOURBON a mis en place un comité Diversité & Inclusion, dédié à la promotion de la diversité, de l'équité, de l'inclusion et du multiculturalisme au sein du groupe. Ce comité définit les priorités stratégiques, développe des plans d'action et soutient leur mise en œuvre à tous les niveaux. Dans le cadre de ses travaux, nous vous proposons des portraits de collaboratrices, onshore et offshore, qui partagent leurs expériences de femmes travaillant dans un secteur traditionnellement masculin... Aujourd'hui, Peggy Jeauneau, Country Sales Manager chez Bourbon Mobility.

 

Est-ce que tu pourrais te présenter comme tu aimerais qu'on te présente ?

Peggy Jeauneau : J'aimerais être perçue telle que je suis et telle que j'essaie d'être : la plus accessible possible, avec les réponses les plus professionnelles possibles, une personne référente dans l'organisation. Je pense être quelqu’un d'ouvert, de professionnel, avec un certain niveau d'expertise dans mon domaine. J’ai parfois des doutes, bien sûr, mais j’essaie d’adresser les choses de la façon la plus concrète et efficace possible.
 

Quelles sont les valeurs qui comptent le plus pour toi ?

P. J. : L’honnêteté et la transparence, dans la vie personnelle dans comme dans la vie professionnelle.
 

Tu es chez BOURBON depuis de longues années. Comment as-tu vécu et comment vis-tu ta carrière en tant que femme au sein du groupe ?

P. J. : Effectivement, je travaille pour BOURBON depuis près de 18 ans je n'ai jamais ressenti ma condition de femme comme une faiblesse. J'ai toujours eu le sentiment que BOURBON m'offrait les opportunités au fur et à mesure de mes évolutions et de mon apprentissage au sein de la société. Donc je n'ai pas le sentiment que le fait d’être une femme ait influé dans un sens ou dans un autre sur ma carrière professionnelle. Globalement, je n'ai pas eu le sentiment d'avoir des freins dans ma progression, j’ai pu conjuguer ma vie professionnelle, personnelle & familiale, sans en souffrir. Je pense que je n'aurais jamais autant progressé dans ma carrière professionnelle qu’ici. C'est vrai que le domaine maritime peut apparaître comme un domaine plus machiste mais une fois qu'on passe au-delà de ça, on s'aperçoit que c'est pas du tout le cas. Ça a été une super expérience et ça l'est encore aujourd’hui.
 

Sans trahir de secret bien sûr, au cours des échanges, des discussions que tu as pu avoir avec d'autres collaboratrices, as-tu le sentiment que ton ressenti est partagé par toutes ? Ou as-tu eu écho de collaboratrices qui, elles, ont pu rencontrer des difficultés ?

P. J. : oui, je le reconnais, au cours de ma carrière, j'ai eu connaissance de cas de sexisme avérés, de propos machistes qui, je pense, étaient néfastes pour la progression des personnes touchées. Pour ma part, chez BOURBON, je n’ai jamais eu affaire à ce type de comportement, que ce soit avec des collaborateurs proches ou avec le management. Sans doute, mon état de sédentaire me donne une vision peut être très différente de celle d’une personne embarquée par exemple mais au sein de BOURBON à Marseille, s'il y a eu des abus, ils ont été corrigés très vite et sans ambiguïté. Le groupe a réagi immédiatement pour préserver ou faire respecter la position de mes collègues féminines qui étaient impactées.
 

En tant que femme, dans l'exercice de tes fonctions, quels sont les différents défis, personnels ou professionnels auxquels tu as été confrontée et que tu as dû relever ?

P. J. : Il y a effectivement des défis mais qui ne sont pas particulièrement liés à ma position de femme, plutôt des défis que l'on rencontre dans le monde professionnel : continuer à apprendre, à comprendre, à s'adapter, dans un monde où BOURBON est, sinon en perpétuel renouvellement, du moins en évolution assez régulière. Ce sont plus des défis d'apprentissage, de maitrise des techniques. C'est vrai que le milieu maritime m'était inconnu, il a donc fallu apprendre à maitriser cet environnement. Il faut régulièrement se remettre en question mais ces défis ne sont pas liés à ma condition de femme.
 

Une question un peu plus intime si tu le permets : tu as 2 enfants, comment as-tu concilié vie professionnelle et personnelle ?

P. J. : Lors de mon arrivée chez BOURBON, il a fallu que je gère les plannings de mes enfants qui avaient 8 et 10 ans et surtout la distance parce que je travaille à 1h de mon lieu d'habitation. Les défis ont été de cet ordre-là. Je dirais qu’il y a toujours eu beaucoup de bienveillance chez BOURBON. Je n'ai pas le souvenir que l'on m'ait empêché de rentrer pour une urgence. Pour contrebalancer l'idée que la femme s'occupe des enfants et bien là, non, désolée, c’est effectivement mon mari qui a pris le relais, quand les enfants avaient un petit bobo, c'était lui qui se déplaçait pour les récupérer, quand j'étais trop loin ou pas disponible.
 

D'une façon générale, comment perçois-tu la position des femmes chez BOURBON ?

P. J. : Je pense que les femmes sont traitées de la meilleure façon possible, c'est à dire à l'égal des hommes. Je ne ressens pas de déséquilibre dans la considération et on est au moins aussi bien traitée que n'importe quel homologue masculin Il me semble que nous sommes présentes dans l'ensemble de l'organisation. Cela montre que nous ne sommes pas mises de côté, bien au contraire. Je crois qu’avec nos sensibilités différentes, nous faisons vraiment partie de l'équipe. Être une femme permet de voir les choses différemment. Nous ne sommes pas meilleures que nos collègues masculins, nous avons juste un point de vue différent.
 

Selon toi, la considération apportée à la femme a évolué positivement tout au long de ces années ?

P. J. : Oui, c'est vrai que ça fait plusieurs années maintenant qu’il y a une vraie prise de conscience. J'ai vraiment le sentiment qu’au début, c'était peut-être moins le cas même s’il y avait déjà beaucoup de femmes dans la population sédentaires, y compris sur des postes à responsabilité. Ce n’était pas une question de capacité à remplir telle ou telle fonction. Parfois même, certaines femmes étaient plus dures que leurs homologues masculins. On a tous en tête des personnes qui ont pu être un frein dans nos carrières. Et quand j'y pense, voilà, je ne pense pas forcément à un profil masculin ! On a tendance à dire que tant qu'il y a des actions à mener, forcément, c'est que y a des problèmes à résoudre. Chez BOURBON, j'ai l'impression qu’on en parle beaucoup, que beaucoup de points ont été résolus, mais c’est important de continuer à en parler. Ces dernières années je n'ai pas eu l'occasion d'entendre parler de problèmes de sexisme ; peut-être que ça arrive, je suis peut-être dans une bulle, mais on a l'impression qu’on a pris les devants sur ces sujets là et qu'on s'en sort plutôt bien. J’espère que toutes les femmes ont le même point de vue que le mien. Et j'espère vraiment que chaque membre du management de BOURBON est sur le même modèle que ceux que j'ai rencontrés.
 

Quel conseil donnerais-tu à une jeune femme qui souhaiterait rentrer dans l'industrie maritime ?

P. J. : A partir du moment où on aime le milieu industriel, que l'on a des affinités à comprendre ce qu'est la technique, que l’on est curieuse, oui, je pense que nous avons toutes notre part dans l'organisation et y compris en mer, sur les navires. A chaque fois que l’on me parle de personnel féminin à bord des navires, dans les postes d'officier, c’est de façon positive. Je pense que nous amenons un équilibre qui est important, y compris dans ce milieu professionnel qui peut être parfois très rude, mais nous en avons toutes les forces. Nous devons être représentées aussi de façon un peu plus importante en mer.
 

Si tu en avais la possibilité, que changerais-tu dans ta vie professionnelle quotidienne, dans ton environnement de travail, etc. ?

P. J. : Être au bord de la mer, à Marseille, dans une ville vivante et cosmopolite, c'est super agréable. Professionnellement parlant, je n’ai rien à dire, j'ai toujours aimé et j'aime toujours ce que je fais. J’ai pu avoir des occasions de faire autre chose, mais je ne l'ai jamais souhaité. Je crois qu’il y a encore beaucoup à apprendre avec BOURBON donc non je ne changerais rien. Je n'ai pas de lassitude. On rencontre des personnes formidables, on est dans des domaines formidables.
 

En conclusion, tu portes un discours très positif, tu sembles toujours très heureuse d'être chez BOURBON ?

P. J. : Oui, toujours !

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