Paroles d'expert

La révolution du secteur est en marche

A travers la révolution digitale, le secteur de l’Oil & Gas (O&G) va pouvoir répondre aux enjeux clés de quête de productivité. Après la collecte de données, qui a constitué la première étape de cette transformation, le challenge réside aujourd’hui dans l’exploitation et l’analyse de cette quantité phénoménale d’informations. Entretien avec Sébastien Condom, Directeur Général Digital, GE Oil & Gas TMS.

 

Dans le secteur de l’O&G, il est estimé qu’une hausse de 1 % du taux de disponibilité des systèmes de production peut avoir un impact de 5 à 7 milliards de dollars sur l’activité. De même, l’arrêt d’une usine de liquéfaction de gaz coûte 150 millions de dollars par an, tandis que la non-opérabilité d’un puits peut causer jusqu’à 3 millions de dollars de pertes de revenus par semaine. Ces chiffres, vertigineux, montrent bien que toute augmentation de productivité, même minime, peut avoir des effets massifs sur l’activité des industries fortement intensives en capital. C’est pourquoi ce secteur  apparaît comme le candidat idéal pour bénéficier de la révolution digitale en cours, comme l’explique Sébastien Condom : « Si la collecte de données est une réalité dans le secteur de l’O&G, seul un infime pourcentage de ces informations disponibles est utilisé. En gérant efficacement les données collectées par les capteurs et en les analysant à l’aide d’algorithmes et de statistiques, le secteur de l’O&G va être en mesure d’optimiser toute sa chaîne de valeur. »

 


Si la collecte de données est une réalité dans le secteur de l’O&G, seul un infime pourcentage de ces informations disponibles est utilisé. 


L’analyse des données : moteur de la transformation digitale

Dans le secteur de l’O&G comme dans le domaine maritime, les opérations sont très éloignées des bases logistiques. Ainsi, envoyer une pièce de rechange génère des coûts considérables avec un impact significatif sur la production. L’exploitation et l’analyse des données permettent d’anticiper et d’agir plus vite. Concrètement, c’est un levier clé pour réduire les temps d’arrêt des installations offshore, adapter les programmes de maintenance ou prédire les pannes éventuelles. « Je pense que le secteur est à l’aube d’un tournant majeur en matière d’analyse de données. Les possibilités pour connecter des équipements avec des capteurs sont plus nombreuses et moins onéreuses. De plus, les nouvelles capacités du digital, avec le cloud computing notamment, permettent de stocker ces données et de faire des calculs importants à bas prix. La combinaison de ces éléments ouvre la voie à une nouvelle ère dans l’analyse des données avec, à la clé, un potentiel d’amélioration considérable de la productivité des équipements » souligne Sebastien Condom.

TROIS QUESTIONS à SÉBASTIEN CONDOM

Quelles sont les barrières au déploiement de la digitalisation du secteur de l’O&G ?

Elles ne sont pas d’ordre technologique ou technique mais relèvent de la capacité à travailler autrement. Les freins sont plus d’ordre psychologique. Nous devons acquérir de nouveaux réflexes et développer une culture digitale axée sur l’analyse des données collectées pour résoudre les problèmes. Cette révolution digitale qui s’opère aujourd’hui dans notre secteur est aussi importante que l’arrivée d’internet auprès du grand public. Le champ des possibles est illimité ! 

Selon vous, dans quelle mesure la digitalisation peut-elle être un levier de transformation pour un groupe comme BOURBON ?

Avec des coûts de maintenance et de carburant aussi importants, BOURBON doit être à l’affût de tout ce qui est en mesure d’optimiser ses coûts et ceux de ses clients ! Le potentiel d’exploitation des données collectées est donc considérable en termes d’optimisation de maintenance et de productivité. C’est encore plus vrai à l’échelle d’une flotte complète de navires.

Où se situe General Electric en matière d’exploitation des données ?

Nous nous sommes différenciés assez tôt en développant une vision digitale industrielle. La combinaison de nos capacités digitales et industrielles devrait nous permettre de répondre aux enjeux de quête de productivité, qui sont cruciaux dans le monde de l’énergie. Avec pour objectifs de servir l’ensemble de la chaîne de valeur de manière transverse et ouverte afin de permettre aux utilisateurs d’optimiser leur productivité.

Paroles d'expert