Pilote référent : un devoir de transmission

Stéphane Merabet a grandi dans une famille de marins, sur la côte Ouest de la France. Dès lors, rien d’étonnant à ce qu’il ait souhaité perpétuer la tradition familiale en se confrontant au plus tôt aux réalités de l’univers maritime. Pilote référent chez BOURBON depuis une dizaine d’années, il s’emploie aujourd’hui à transmettre son expérience aux nouvelles générations.

« J’ai grandi dans une commune située en bord de mer, dans une famille de marins. Dès mon plus jeune âge, j’ai eu l’opportunité d’embarquer sur le chalutier familial ou à bord du remorqueur sur lesquels officiait un de mes frères en tant que maître d’équipage. Après avoir stoppé mes études d’électrotechnicien pour effectuer mon service militaire dans la Marine nationale, j’ai pu retrouver la mer en travaillant sur le voilier de croisières « Le Ponant ». Par la suite, j’ai créé ma propre société de skippage hauturier avant de rejoindre BOURBON en 2010, en tant que pilote de Surfer puis formateur référent.

Mon rôle est de former les pilotes de demain, je me sers de mon expérience pour les préparer au mieux. Ma mission consiste à créer des outils pédagogiques en ligne avec les standards de formation du groupe, à organiser des sessions de formation pour les apprentissages théoriques et pratiques et à évaluer les pilotes avant qu’ils ne soient lancés dans le grand bain. Des sessions de remise à niveau sont parfois nécessaires pour rappeler les fondamentaux et informer sur les dernières réglementations maritimes.

" FIER DE LA RÉUSSITE DES ÉLÈVES PILOTES "

C’est très gratifiant d’être dans la transmission, en contact permanent avec les équipages, d’être dans une démarche d’amélioration permanente… Surtout en lien avec une activité aussi spécifique. Les Surfers ont des équipages réduits, pour la grande majorité, ils se résument à deux membres (le pilote et le matelot). Les échanges avec les autres marins sont donc assez restreints. Avoir l’occasion de partager les expériences, les points de vue ou les « manières de faire » reste un gage d’amélioration de notre standard de formation et donc de notre efficacité opérationnelle. Le milieu opérationnel demande parfois une réponse dans l’instant qui doit malgré tout garantir un très haut degré de sécurité. Or, sans connaissance du milieu et de ses propres contraintes, cela peut difficilement être réalisé. Alors lorsque des pilotes stagiaires réussissent à maitriser des manœuvres compliquées ou à réaliser des opérations de maintenance spécifiques, un sentiment de fierté est partagé par les deux parties car l’objectif est atteint, c’est une sensation agréable que l’on cherche à perpétuer.

Un bon formateur doit savoir aller à la rencontre des autres, pour partager son expérience et ses acquis. Il ne faut pas craindre de se remettre en cause mais, plus que tout, il est important de rester impartial car la complaisance peut avoir des répercussions sur la sécurité des opérations, or la sécurité est notre priorité absolue… »

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