Mécanicienne à l’offshore : « Pourquoi pas moi ? »

Dans quelques semaines, Samantha Vickers, qui a décidé à l’âge de 30 ans de donner une nouvelle orientation à sa vie professionnelle, effectuera son tout premier embarquement chez BOURBON en tant que 3e mécanicienne, à bord d’un MPSV, le Bourbon Evolution 805. Retour sur un parcours inspirant.
 

2ème partie : le quotidien à bord en tant que mécanicienne
 

OFFshore : Combien durent, en moyenne, vos embarquements ?

Samantha Vickers : Cela dépend. Généralement 2 mois, parfois plus, parfois moins. Pendant ma période de formation, je bénéficiais d’un mois de récupération entre chaque embarquement. En général, la période de repos à terre est égale à la période de travail.
 

OFFshore : Concrètement, comment prépare-t-on un tel embarquement ?

S.V : J’essaie d’anticiper sur les formalités administratives, je m’y prends à l’avance pour préparer les documents nécessaires. Nous, mécaniciens, sommes la majeure partie du temps en bleu de travail, donc inutile de se surcharger en vêtements « civils ». Enfin, j’emporte toujours avec moi un livre sur la mécanique, afin de parfaire mes connaissances à tout moment.
 

OFFshore : Qu’appréciez-vous le plus dans votre métier ?

S.V : Je suis constamment en train d’apprendre. En tant que 3ème ou 2ème mécanicienne, on apprend de nouvelles choses chaque jour, c’est passionnant. La salle des machines est un lieu où je me sens bien, un lieu marquant, avec du bruit, des machines diverses, des circuits, des vannes, etc. Bien entendu, c’est aussi une vraie richesse de pouvoir naviguer et voyager dans le cadre de son travail. Quand on est en pause et que l’on prend le temps de rester sur le pont, on peut voir des choses qu’on ne voit jamais à terre, notamment de superbes coucher de soleil ! La beauté du métier de marin réside également dans les rencontres. A bord, des gens de toutes les nationalités se côtoient. Cette mixité est intéressante car il faut parfois jongler avec les différences culturelles des uns et des autres et adapter sa communication.
 

OFFshore : Comment définiriez-vous l’ambiance à bord avec vos collègues masculins ?

S.V : Ça se passe très bien. En salle des machines, par exemple, j’ai toujours été acceptée, je n’ai jamais été obligée de m’imposer. Je rencontrerai peut-être quelques difficultés dans le futur, mais pour l’instant tout s’est toujours bien passé. Parfois, cela peut surprendre de voir une femme mécanicienne à bord et certains ne savent pas comment m’aborder, c’est assez drôle. Ça donne une présence féminine et une nouvelle manière de voir les choses !
 

OFFshore : Quelles sont les réactions lorsque vous expliquez votre métier ?

S.V : Des réactions de surprise, surtout chez les hommes ! Mes amies, quant à elles, sont fières et intéressées. Je pense que tous les métiers, même ceux qui font plus « masculins » sont ouverts aux femmes et c’est ce que je prône.
 

OFFshore : Avez-vous un message à faire passer aux jeunes femmes qui souhaiteraient devenir marins ?

S.V : Une femme n’est pas obligée de se démener plus que les autres pour s’intégrer. Tout le monde doit se respecter, nous sommes tous égaux à bord, nous sommes tous marins. Si j’ai pu faire ce choix, d’autres femmes le peuvent également. C’est d’ailleurs ce qui m’a motivé. J’ai vu des femmes mécaniciennes et cela m’a inspiré. Pour travailler à bord, il ne faut pas forcément avoir un fort caractère ou s’imposer. Il faut rester soi-même, et savoir sortir de sa zone de confort.
 

OFFshore : Et demain ?

S.V : J’espère rester chez BOURBON, notamment sur les MPSV car ce sont des opérations que j’apprécie et j’apprends aussi énormément avec les robots sous-marins (ROV). Il y a davantage de techniciens à bord, ce qui favorise les échanges et le partage de connaissances. Peut-être que dans quelques années j’aurai envie de me rapprocher de la terre, qui sait ? je ne m’interdis rien, on verra bien…
 

OFFshore : Etes-vous fière d’être mécanicienne ?

S.V : Je suis fière d’être navigante et de travailler avec des marins. C’est vraiment une expérience précieuse et enrichissante.

 

sv

                                                                          Samantha et trois collègues marins à bord du PSV Rainbow, en route pour Luanda.
                                                             Photo prise avant le baptême de traversée de l’équateur, moment important dans la vie d’un marin.

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