Mécanicienne à l'offshore : « Pourquoi pas moi ? »
Dans quelques semaines, Samantha Vickers, qui a décidé à l’âge de 30 ans de donner une nouvelle orientation à sa vie professionnelle, effectuera son tout premier embarquement chez BOURBON en tant que 3e mécanicienne, à bord d’un MPSV, le Bourbon Evolution 805. Retour sur un parcours inspirant.
1ère partie : Reprendre ses études à 30 ans pour embrasser une nouvelle carrière
OFFshore : Rentrons dans le vif du sujet : pourquoi avez-vous décidé de devenir marin ?
Samantha Vickers : C’est LA grande question (rires) ! J’ai travaillé pendant 4 ans sur les navires de la Brittany Ferries, en tant qu’hôtesse. J’ai finalement souhaité changer de métier, tout en restant dans ce milieu. J’ai alors pensé à la profession de marin, plus technique et plus intéressante à mes yeux. J’avais soif d’apprendre, envie de découvrir ce qui se passait sous le pont d’un navire, en salle des machines.
OFFshore : Comment s’est faite la transition ?
S.V : A l’âge de 30 ans, j’ai décidé de quitter mon poste d’hôtesse pour suivre une année de préparation aux au concours d’entrée des Ecoles Nationales Supérieures maritimes (ENSM). Avec succès ! Un an plus tard, j’intégrais donc l’ENSM pour 3 ans, avec une licence à la clé. Au cours de ma formation, j’ai embarqué sur 3 navires différents, pour une durée totale de 6 mois, à bord du PSV Bourbon Rainbow, à Abidjan, puis sur le Bourbon Evolution 802, toujours à Abidjan mais cette fois-ci en avec le navire en cale sèche, enfin, à bord du MPSV Bourbon Evolution 805.
OFFshore : Redémarrer des études tardivement doit nécessiter une sacrée force de caractère…
S.V : Je m’étais fixé un objectif et je souhaitais par-dessus tout l’atteindre. Mais cela m’a demandé beaucoup de travail. J’ai pris des cours du soir pour me remettre à niveau dans certaines disciplines. Je me suis également retrouvée en cours avec des étudiants qui avaient pour la plupart 17 ou 18 ans ! C’était nouveau, mais finalement tout s’est bien passé. En parallèle, j’ai eu de très bons professeurs qui m’ont encouragée et soutenue. Je tiens à les en remercier… Leur aide m’a été précieuse. Aujourd’hui, je suis très heureuse d’avoir fait ce choix et d’avoir relevé ce challenge !
OFFshore : Comment votre entourage a-t-il réagi ? Êtes-vous issue d’un milieu de marins ?
S.V : Absolument pas. Il n’y a pas de marin dans ma famille, mais j’ai grandi dans un milieu masculin, cela a peut-être joué… Au début, mon entourage a été surpris, c’est certain. J’avais fait des études littéraires, en langues étrangères, rien ne me prédestinait à une carrière dans la marine, ils ne pouvaient donc m’imaginer dans un tel environnement ! Aujourd’hui, ils sont fiers de ce que j’accomplis.
OFFshore : A-t-on déjà essayé de vous dissuader ?
S.V : Bien sûr, je pense notamment aux marins avec lesquels je travaillais lorsque j’étais hôtesse. Ils m’expliquaient que c’est un métier parfois difficile et très physique. C’est une réalité, en effet, mais de nombreuses femmes exercent le métier de marin, pourquoi pas moi ?
Samantha et trois collègues marins.
Photo prise avant le baptême de traversée de l’équateur, moment important dans la vie d’un marin.
Suite de l’interview en Partie 2 « Le quotidien à bord en tant que mécanicienne »