Mathilde Decarnin : "Une équipe soudée et solidaire"

A 35 ans, Mathilde Decarnin est Second mécanicien chez BOURBON depuis trois ans environ. Elle a rejoint le groupe à l’issue de sa cinquième année d’ENSM1, y a presque toujours navigué et compte bien y rester. Portrait d’une navigante qui aime les challenges...

« Après avoir travaillé à la passerelle, j’ai finalement décidé de rester mécanicien. J’aime l’esprit d’équipe que ça induit, le fait qu’il y ait toujours du travail et du mouvement. Et, je l’avoue, qu’il y ait moins de papiers à faire qu’au pont !». Au quotidien, elle gère la maintenance hebdomadaire, en accord avec le Chef mécanicien et prend le quart lorsque le navire est en Positionnement Dynamique. Mais ce qu’elle préfère, c’est le challenge que procurent les pannes qui peuvent survenir et nécessitent que l’équipe se rassemble pour trouver la solution en donnant le meilleur de soi-même.

Elle navigue aujourd’hui sur un Bourbon Explorer 500, au large de l’Angola, auprès des FPSO et des navires de forage. « Je n’ai pas forcément envie de repartir sur de plus grosses unités. J’aime ce type de navires car l’ambiance y est plus familiale et l’équipe soudée ». Le Bourbon Explorer est un PSV, navire spécialisé dans le ravitaillement des installations offshore. Il fait donc la navette pour charger et décharger du matériel de forage, des colis, des produits spéciaux, de l’eau, etc. entre la terre et les installations offshore.

Lorsqu’on lui demande de quoi elle est particulièrement fière, elle répond par une question : « D’être une femme à bord ? ». Pas de démonstration de force, pas d’aventure incroyable, chez Mathilde Decarnin. Elle reconnait simplement que ce n’est « pas toujours évident » d’être seule femme a bord, mais que les mentalités ont évolué et qu’elle n’a jamais eu aucun souci lié à sa condition. « Les gens de ma génération ont eu des femmes avec eux à l’ENSM (au moins dix pour cent de la promotion !), ils sont désormais habitués à embarquer avec nous. C’est entré dans les mœurs. Et ils me disent souvent qu’ils sont contents d’avoir une fille avec eux, que ça change l’ambiance, en bien ».

Elle travaille avec une petite équipe machine (Chef mécanicien, 3e mécanicien et graisseur) qui fait corps. « Le travail est parfois dur physiquement, mais l’équipe est solidaire, personne ne m’a jamais refusé son aide ». Mathilde poursuit sa carrière de Second Mécanicien sans stress apparent, même si elle reconnait l’impression forte que lui a procuré son premier black-out2. « Après ça, on apprend à réagir différemment, à se connaitre en cas de stress. L’acquisition de l’expérience commence aussi par-là ».

 

1Ecole Nationale Supérieure Maritime

2Panne électrique, entraînant l’arrêt du navire

Portrait