Les dessous d'une opération de flushing

En février 2016, l’AHTS Bourbon Liberty 235 réalisait une opération de flushing sur le champ pétrolier d’Odudu, exploité par Total Nigéria. Aux commandes : le commandant Oleksandr Kralesnikov. Il témoigne.

Nous sommes le 22 février 2016. Grâce à sa large surface de pont, le Bourbon Liberty 235, traditionnellement dédié aux missions de relevage d’ancres et de remorquage, peut accueillir tous les équipements nécessaires à une opération de flushing. Ce jour-là, il le prouve. « Depuis le port d’Onne où nous étions positionnés, le navire a été chargé avec 9 pièces de tuyau de vidange de 10 m de long et 30,48 cm de diamètre chacune, ainsi qu’avec un réservoir de produits acides », détaille le commandant.

Mais qu’appelle-t-on flushing ? « C’est une opération de nettoyage des parois des pipelines, qui permet d’augmenter les débits de remontée du pétrole. En effet, au cours de la vie d’une plate-forme, des éléments se déposent sur les parois des conduits et réduisent peu à peu le passage. La maintenance par injection de produits acides permet d’éviter une obstruction et une dégradation progressive de la production ».

 

une opération délicate

Plus tard dans la journée, direction le champ d’Odudu, au large des côtes nigérianes, où les personnels d’Halliburton et d’EMAS, qui ont affrété le navire, sont transférés à bord depuis l’unité flottante de stockage (FSO). Main dans la main avec l’équipage BOURBON, ils raccordent les 9 pièces du tuyau les unes aux autres.
« Le tuyau de vidange est ensuite connecté au système de canalisation Fi-Fi – pompe à eau Fire Fighting , sur le système de gicleurs à bâbord, situé sur le pont principal de la zone du treuil du navire. Enfin, l’une des brides du tuyau a été raccordée au système FiFi du navire et l’autre à la plate-forme ODP-1 », précise Oleksandr Kralesnikov.

Objectif ? Réaliser l’opération de flushing via le pipeline, depuis le puits jusqu’au FSO. « Après quelques heures de travail, le débit de remontée n’était toujours pas suffisant. C’est alors que j’ai convié à bord les ingénieurs de Total, avec qui nous avons décidé d’activer la seconde pompe Fi-Fi. Et ça a marché ! »

 

" Le débit de remontée n'étant pas suffisant, j'ai convié à bord les ingénieurs de Total, avec qui nous avons décidé d'activer la seconde pompe Fi-Fi. Et ça a marché ! "
oleksandr kralesnikovcommandant du bourbon liberty 235

 

85 heures en mode positionnement dynamique

Tout au long de l’opération, le Bourbon Liberty 235 est placé en mode Dynamic Positioning (DP), relié à la plateforme par le tuyau de vidange. « Deux officiers se trouvaient sur le pont de navigation en permanence, l’un au poste avant pour opérer le mode DP, l’autre au poste de barre arrière pour parer aux urgences et surveiller l’état du tuyau, de la mer et les conditions météorologiques ». Au total, 85 heures auront été passées en mode DP.

Naturellement, les procédures de sécurité, drastiques pour toute opération offshore, ont été scrupuleusement respectées : « Toutes les parties ont été impliquées dans l’analyse des risques en amont et une réunion de sécurité a eu lieu pour expliquer les mesures à prendre en cas d’incident météo : arrêt des pompes Fi-Fi, passage en mode DP arrière, voire arrêt total des opérations, en vertu de notre stop work policy. »

Une opération maîtrisée de bout en bout qui aura valu au commandant et à son équipage les félicitations d’EMAS et de Total.

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